Activité physique et cancers
L’association de l’activité physique et d’une diminution du risque de cancer est jugée convaincante pour le cancer du côlon de 20 à 30 % dans les deux sexes, et probable pour le cancer du sein et de l’endomètre.La diminution du risque de cancer de la prostate, du poumon ou de l’ovaire est possible mais moins certaine.
Les données sont insuffisantes pour les autres cancers.
L’effet bénéfique de l’activité physique sur le risque de cancer peut être dû à son rôle, démontré par des études randomisées, dans la diminution de l’adiposité en particulier abdominale, de l’insulinorésistance, de l’estradiolémie en postménopause et de la leptine, et dans la régulation de l’apoptose (mort cellulaire programmée), tous mécanismes impliqués dans la cancérogenèse colique, mammaire et endométriale.
De plus, l’inactivité physique, définie non pas comme l’absence d’activité physique, mais comme le temps passé à être assis (travail assis, télévision, ordinateur, voiture) ou allongé éveillé, aurait un effet délétère propre.
En effet, dans de nombreuses études de cohorte, ces activités sédentaires sont associées à une augmentation de certains risques indépendamment de l’activité physique, et donc même chez des personnes respectant ou dépassant largement les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS).
Cette association est convaincante pour l’augmentation du risque de diabète et de mortalité toutes causes dont cardiovasculaire, mais moins certaine pour l’augmentation du risque d’obésité-surpoids, d’obésité abdominale ou de cancers, ou pour l’accroissement de la mortalité par cancer.
Plusieurs études concordent à montrer une réduction d’un tiers environ de l’insulinosensibilité dès quelques heures de position assise ininterrompue, cela probablement par diminution de la lipoprotéine lipase musculaire. Or, celle-ci, diminuée par l’activité sédentaire, n’est pas augmentée par l’activité physique, ce qui expliquerait l’effet délétère propre de l’activité sédentaire.
L’évolution des modes de vie a entraîné une diminution importante de l’activité physique, tant au travail que pendant les loisirs (télévision, ordinateur) ou les déplacements (voiture). Une étude récente révélait qu’en France, 21 à 37 % des adultes de 18 à 74 ans n’atteignent pas un niveau d’activité physique équivalent à 30 minutes d’activité modérée par jour (par exemple la marche) 5 jours par semaine, qui sont les recommandations du PNNS.
Seulement 45 % des adultes font plus de 10 minutes par jour en moyenne d’activité physique.
En France, environ 10 % des cas de cancers du sein et du côlon seraient évités et la durée de vie serait augmentée de 0,55 (0,44 -0,67) année si tous appliquaient les recommandations du PNNS (une fois pris en compte l’effet propre d’autres facteurs de risque tels l’obésité ou le tabac, qui peuvent varier selon les niveaux d’activité physique tout en influant par euxmêmes sur les risques).
Références:
ObEpi. Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité, 2012. http://www.roche.fr/home/recherche/domaines_ therapeutiques/cardio_metabolisme/enquete_nationale _obepi_2012.html 8. Winzer BM, Whiteman DC, Reeves MM, Paratz JD. Physical activity and cancer prevention: a systematic review of clinical trials. Cancer Causes Control 2011;22:811-26. 9. Inserm, Expertise collective. Activité physique Contextes et effets sur la santé, 2008. http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084 000534/0000.pdf 10. Programme National Nutrition Santé (PNNS), 2013. www.mangerbouger.fr/pnns/ 11. Saunders TJ, Larouche R, Colley RC, Tremblay MS. Acute sedentary behaviour and markers of cardiometabolic risk: a systematic review of intervention studies. J Nutr Metab 2012;2012:712435.
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